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Véhicules électriques : véritablement viables ?

Bonus / malus, montée fulgurante du prix du carburant, prise de conscience sur l’empreinte carbone : autant de facteurs qui positionnent la question écologique au cœur des préoccupations des constructeurs automobiles. Ce qui explique l’engouement actuel autour des voitures électriques.

Néanmoins, d’après une étude réalisée par l’ADEME, si l’on tient compte de l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule électrique, sa consommation énergétique est globalement proche de celle d’un véhicule diesel.

Mais que réellement penser de ce type de véhicule, ne produisant ni gaz à effet de serre ni polluants, aujourd’hui considéré comme l’automobile la plus vertueuse ? 

Zoom sur la composition des véhicules électriques

En théorie, une voiture électrique peut parcourir plus d’un million de kilomètres sans nécessiter de gros entretiens contrairement aux modèles thermiques où l’huile moteur ainsi que les pièces sont à remplacer régulièrement. Sans tenir compte de l’énergie utilisée lors de son cycle de vie, le véhicule électrique possède un plus faible impact sur l’environnement et coûte moins cher à l’entretien qu’un véhicule classique. Jusque-là tout va bien.

Cependant, lorsque l’on s’intéresse à la composition d’une voiture électrique, c’est surtout la batterie qui pose problème.

Depuis l’invention de la batterie rechargeable au plomb utilisée pour les premiers véhicules électriques, les technologies de batteries ont bien évolué ! Aujourd’hui, la batterie lithium-ion s’impose comme la technologie de référence dans le monde du transport car elle permet de dépasser les 200 km/ h.

Dans les batteries lithium-ion on retrouve des métaux (lithium, cobalt, manganèse, cuivre…) ainsi que des matières, certes valorisables, mais également dangereuses et polluantes. De plus, les deux tiers des ressources en métaux proviennent de pays tels que la Bolivie, le Chili, l’Argentine ou encore la Chine. En résumé, le processus de fabrication de ce type de batteries entraîne d’importants rejets toxiques.

Enfin, constituées de composants potentiellement dangereux, il est impossible de jeter des batteries défectueuses dans la nature. C’est là que le recyclage entre en jeu.

Le recyclage des batteries lithium-ion

Depuis 2006, en Europe, la directive 2006/66/CE impose le recyclage d’au moins 50% des matériaux contenus dans les batteries. Le producteur a donc l’obligation de collecter les batteries usagées à ses frais, avant de les recycler soit par ses propres moyens soit en ayant recours à un partenaire spécialisé. Par exemple, la société française SNAM qui déclare recycler plus de 70% d’une batterie lithium-ion. À savoir que l’Europe est en avance sur ce point-là par rapport à d’autres continents tels que les Etats-Unis où le recyclage des batteries est obligatoire dans seulement 3 états.

Le processus de recyclage varie en fonction de la technologie de la batterie. Étant l’alliée de prédilection des véhicules électriques, nous allons donc nous intéresser à la batterie lithium-ion.

La technique utilisée est l’hydrométallurgie qui permet, une fois le véhicule démonté, de : dissocier chacun des métaux, les purifier et les remettre à l’état solide afin de les réutiliser dans des processus industriels. Cette méthode reste compliquée, coûteuse et gourmande en énergie, mais elle permet de donner une seconde vie à la batterie si celle-ci n’est pas endommagée.

Conclusion sur le bilan environnemental de la voiture électrique

En conclusion, dans le meilleur des cas, près de 70% de la batterie est recyclé. Un chiffre qui handicape clairement le bilan environnemental de la voiture électrique mais qui reste surtout flou notamment dû au manque de recul sur ce type de véhicule. En effet, la plupart des modèles électriques sont actuellement en circulation et les centres de retraitement ne sont, à ce jour, pas assez nombreux en France.

Si près de 700 000 tonnes de batteries seront à recycler en 2035, on ne peut qu’espérer que chercheurs et scientifiques optimisent les techniques de recyclage existantes et élaborent des technologies de batteries plus économiques, plus puissantes et moins polluantes.

La voiture électrique est-elle donc réellement un véhicule propre ? Le cycle de vie de la voiture électrique n’étant pas à 100% écologique, il nous est impossible de répondre oui à cette question. Cependant, ce type de véhicule possède des avantages considérables sur l’environnement : aucune émission de CO2 ni de particules lors de son fonctionnement, absence de bruit en zone urbaine… Du fait d’une meilleure performance environnementale, les modèles électriques sont donc plus vertueux que les véhicules thermiques.