En France, le bâtiment représente près de 40 % de la consommation énergétique du pays, ce qui en fait le secteur le plus énergivore. À cela, s’ajoute ses émissions de CO2 qui représentent, à ce jour, près d’un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Suite à ce constat, les engagements climatiques relatifs à la loi Énergie Climat sont clairs. Ils stipulent que la France doit atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Mais comment favoriser des constructions qui consomment beaucoup moins d’énergie ? En mettant en place des normes thermiques et environnementales.
C’est à partir du choc pétrolier de 1974, que les réglementations thermiques ont vu le jour. Leur objectif étant de favoriser la consommation énergétique des bâtiments neufs et rénovés. Depuis, plusieurs réformes se sont succédées afin de répondre aux enjeux actuels. Aujourd’hui, on ne parle plus de réforme thermique mais environnementale, on intègre de nouveaux critères tels que les bâtiments à énergie positive…
Mais que réellement penser de la RE 2020 ?
Qu’est-ce que la RE 2020 ?
Actuellement, l’ensemble des constructions neuves doivent répondre à la RT 2012 intégrant les objectifs de l’ancien label BBC « Bâtiment Basse Consommation ». Cependant, une nouvelle réglementation se prépare : la RE 2020 ! Ne vous fiez pas à son nom puisque celle-ci entrera en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2021.
Relative à la loi ELAN « Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique », la RE 2020 prévoit de diminuer significativement les émissions de carbone du bâtiment.
À l’instar de la RT 2012, cette nouvelle réglementation imposera la construction de bâtiments basse consommation, mais pas que. En effet, les bâtiments devront également remplir le critère « énergie positive ». C’est à dire qu’ils devront produire davantage d’énergie qu’ils en consomment. Elle repose donc sur une transformation progressive des techniques de construction, de filières industrielles et de solutions énergétiques. Par exemple, en incluant une ventilation avec la récupération de chaleur, une captation de l’énergie solaire, la récupération des eaux de pluies…
Une nouvelle réglementation qui se veut plus ambitieuses contre le changement climatique en intégrant l’empreinte environnementale des bâtiments à ses critères. Cette nouvelle vision a valu une mutation dans son appellation : on ne parle plus de réforme thermique, mais de réforme environnementale.
Quels objectifs pour la RE 2020 ?
Premièrement, la RE 2020 prévoit de diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs en prenant en compte l’ensemble des émissions de CO2 émises durant leur cycle de vie, en favorisant des matériaux biosourcés qui stockent le carbone et en ayant recours à des sources d’énergie décarbonées. L’objectif étant d’agir considérablement en faveur de la neutralité carbone du pays fixée en 2050.
Une première avancée par rapport à la RT 2012 qui privilégiait l’usage des énergies fossiles à celles bas carbone. Ces nouvelles règles de construction misent alors tout sur l’électricité dont la production n’émet que très peu de CO2. C’est pourquoi le coefficient d’énergie primaire (CEP) sera ramené de 2,58 à 2,3 ; et que le contenu carbone du chauffage électrique passera de 210 à 79g/kwh. Une décision favorisant l’innovation et le développement des pompes à chaleur et autre radiateurs électriques intelligents. En résumé, l’usage du chauffage électrique sera largement avantagé par rapport au gaz.
La seconde évolution concerne l’amélioration de la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs notamment par le renforcement de l’indicateur de besoin climatique « Bbio » traduisant la qualité de l’enveloppe du bâtiment. En effet, on privilégiera des matériaux plus récents et plus efficaces capables d’accumuler la chaleur pour l’isolation des constructions. De plus, le recours à des systèmes intelligents permettront de mieux réguler les consommations en énergie.
Enfin, dernière nouveauté : la prise en compte du bien-être des occupants en leur garantissant un logement adapté aux conditions climatiques futures. Les bâtiments devront donc mieux résister aux périodes de canicule. La qualité de l’air intérieure du logement ainsi que l’isolation phonique seront également prises en compte. L’objectif étant de construire des logements aussi bien écologiques qu’agréables.
Le lancement d’une phase de simulation
Le Gouvernement est actuellement en train de lancer une phase de simulation qui permettra de déterminer la fiabilité des critères de cette nouvelle réglementation : choix d’indicateurs, niveau de performance, matériaux, modes constructifs…
À l’issus de cette simulation, les textes réglementaires de la RE 2020 seront publiés d’ici automne 2020.